"520PF Plongée dans l'univers étrange de l'hospitalisation"

3 - 520 PF la chambre d'hopital

520 PF

 

         C'est une chambre double, c'est-à-dire que je vais partager cet espace relativement confiné avec une personne, de jour comme de nuit…Je finis de me réveiller. Bouche pâteuse, grande lassitude. Les soignants passent et je reprends peu à peu pied dans la réalité.

         L'une de mes premières interrogations fut pour cette appellation de 520 PF. Bon, 520 c'est un numéro de chambre, comme le 21, ou autre… Mais la question se posait pour PF… ma première traduction (sous l'influence, il est vrai, de la morphine distillée dans mes veines) fut : Pompes Funèbres ! Et, l'espace d'une seconde, j'y ai cru ! Cà fait tout drôle… J'y réfléchissais entre deux, comme çà, sans en avoir l'air, et un matin, alors que j'allais poser la question, la stagiaire Peggy, dont je parlerai tout à l'heure, me donna la traduction. Elle s'adressa à mon voisin, mais elle était (déjà) un peu surmenée, en l'appelant « Monsieur Fenêtre », ce qui n'était pas, évidemment, son vrai nom. Ces deux lettres servent donc à distinguer les deux patients occupant la même chambre, côté fenêtre et côté porte, un peu comme au théâtre avec côté cour et côté jardin. J'ai donc le P pour porte. Je veux bien, pour moi être Monsieur La Porte, comme l'ex sélectionneur de l'Equipe de France de Rugby. L'homme au débit de parole rapide et à l'accent chantant. Excellent quand il prônait le « retour aux fondamentaux » ! Je passerai sur le reste de sa carrière moins glorieux à mon sens…Retour aux fondamentaux, c'est bien mon programme ici, mais il s'agira pour moi de solutionner les petits problèmes du quotidien, de m'occuper de mes besoins fondamentaux ! De là où je suis, où je gis, je vois à ma gauche un lit avec un homme dedans, derrière eux la fenêtre donnant sur un coin de ciel couvert. Face à moi, le mur vert pisseux qui servira de toile de fond à bien des heures de rêveries, d'attentes, d'espoirs…Sur ma droite, après mon attirail de survie, perfusions et autres, une cloison que je saurai être celle de la « salle de bains ». Cette petite pièce, beaucoup utilisée par mes voisins successifs, ne le sera jamais par moi. Je la découvrirai (enfin) de manière très furtive le jour de mon départ, sur le brancard des ambulanciers pressés. Voilà pour le tour d'horizon de mon univers, de mon île de Robinson, de mon goulag à moi…



07/03/2009
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